Lors de la conférence sur la crédibilité et l'avenir de nos médias, des professionnels des médias conservateurs ont présenté leurs critiques à l'égard des médias classiques. Qu'il s'agisse de la crise climatique, de la lutte culturelle pour l'égalité des sexes ou des livraisons d'armes, les médias classiques s'éloignent de plus en plus des faits. La politique impose des récits.
Le cercle de Berlin au sein de l'Union a invité samedi à un symposium sur les médias et l'éducation dans la Stadthalle de Wetzlar. Une centaine de participants ont pris part aux discussions sur le thème des médias et de l'éducation. Le premier bloc thématique portait sur la question suivante : "Quelle est la crédibilité et la viabilité de la radiodiffusion publique et de nos médias" ?
L'aliénation mentale dans les médias concerne le contenu et le style de langage
Lors de son allocution de bienvenue, l'économiste et porte-parole du cercle de Berlin ainsi que député du Bundestag Klaus-Peter Willsch a parlé d'une "aliénation mentale qui a touché une grande partie du paysage médiatique". Cela concerne non seulement les contenus, mais aussi le maniement de la langue, a ajouté le député CDU. Grâce à un décret du Land de Hesse, on a tout juste pu empêcher dans sa région l'utilisation de caractères spéciaux au milieu d'un mot dans les lettres administratives. Dans les administrations régionales, les lettres des utilisateurs d'astérisques, de traits de soulignement et d'autres caractères spéciaux sont renvoyées avec des instructions de correction.
La conférence du Cercle de Berlin de l'Union à Wetzlar (13 mai 2023) Felicitas Rabe
Les médias jouent un rôle de premier plan dans la lutte culturelle pour l'égalité des sexes. Il s'agit de la destruction d'institutions centrales, comme la famille. Malgré tous les défis qui nous sont lancés chaque jour dans le débat, il ne faut pas perdre le courage de parler, a souligné Willsch. A la fin de son discours de bienvenue, il a demandé la participation et la promotion de la campagne de "réforme-choc du chauffage". Avec sa campagne de signatures "Pour une transition énergétique sans froid social" sous le slogan "Ne brûlez pas ma maison - Ne brûlez pas ma retraite", la CDU veut faire pression sur le gouvernement fédéral contre "la loi injuste sur le chauffage".
Inquiétudes quant au risque d'un surendettement due au coup porté par la réforme du chauffage du gouvernement. Manque de clarté sur les aides promises. Personne ne sait d'où viendront les nombreux artisans pour installer de nouveaux chauffages.🤝#chaufferéquitablement plutôt que de flamber : fair-heizen.de https://t.co/4fMFvVgloepic.twitter.com/Md2fUElSBA
— CDU Deutschlands (@CDU) 13 Mai 2023
En même tant que journaliste et publiciste, Roland Tichy a déploré le fait qu'aujourd'hui, dans les médias classiques, même les bulletins météo ne sont plus fiables. L'année dernière, de nombreux articles ont annoncé que les rivières n'avaient presque plus d'eau ou que le lac de Garde était presque asséché. En même temps, on a pu constater en de nombreux endroits que les rapports ne correspondaient pas à la réalité.
"Nous avons les mauvaises personnes comme journalistes, et elles ne se comportent désormais plus de manière objective par rapport aux faits", a estimé l'éditeur de Tichys Einblick pour expliquer la cause de cette éloignement vis-à-vis des faits dans les médias.
Selon des études officielles, environ 30 pour cent des personnes en Allemagne n'utilisent déjà plus les médias classiques. Selon Tichys, il s'agit là d'une évolution fâcheuse. Selon lui, sans médias de masse, il n'y a pas non plus de légitimité démocratique.
Démocratie réduite : les lobbyistes déterminent les lois à la place des politiques
La législation en Allemagne ne se déroule plus de manière démocratique. Les nouvelles lois sont désormais préparées par des groupes extraparlementaires, qui les font ensuite passer au pas de charge au Bundestag. Ces groupes sont des "lobbyistes dont l'objectif n'est pas de sauver le climat". Ces lobbyistes poursuivent plutôt des "intérêts économiques". Ainsi, il est "très avantageux" pour les lobbyistes américains que les Allemands achètent le polluant gaz de schiste américain, qui doit ensuite être transvasé l'Atlantique par tankers.
Il y a huit ans, il a fondé le magazine Internet Tichys Einblick, a expliqué le journaliste en évoquant le développement du média alternatif qu'il gère. Entre-temps, le site a reçu cinq millions de visiteurs par mois et environ 200.000 personnes lisent le magazine imprimé. Le projet est financé uniquement par des dons et des recettes publicitaires, sans frais importants, aucun bureau n'étant loué. La plus grande partie du budget doit être réservée aux frais juridiques.
Intimidation et limitation de la portée des médias alternatifs
Les litiges portent principalement sur les limitations de diffusion imposées par d'autres médias, comme Correctiv ou Facebook. Il a récemment gagné deux procès contre Correctiv, ainsi qu'un procès contre Facebook. Malgré cela, la portée a été récemment limitée de 40 pour cent. En revanche, la portée de Tichys Einblick a explosé sur Twitter depuis le rachat de Twitter par Elon Musk. Depuis qu'il publie également Tichys Einblick sous forme de magazine mensuel, il y a même eu récemment des problèmes avec des menaces contre des revendeurs de magazines. Il ne faut toutefois pas négliger une chose, selon le publiciste :
"Les nouveaux médias ont déjà plus de pouvoir qu'on ne le voit au premier abord".
La grande chance pour le journalisme alternatif réside surtout dans le fait que "nous pouvons tout faire plus vite et moins cher", a-t-il expliqué. Ainsi, selon les statistiques officielles, Tichys Einblick occupe déjà la sixième place sur les médias sociaux en termes de pénétration, derrière les cinq principaux médias mainstream.
Ne pas tous courir le même lièvre : Les médias alternatifs doivent se concentrer sur leurs propres contenus.
Mais Tichy a également émis des critiques à l'encontre des médias alternatifs. Ceux-ci s'orientent encore trop vers la définition des thèmes du mainstream dans le choix des sujets.
"Avec le courant dominant, nous ne cessons de courir les mêmes lièvre. Nous devrions plutôt introduire nos propres contenus", a appelé le représentant du média.
Les journalistes qui ne font pas partie du courant dominant ne doivent pas s'aligner sur les thèmes des grands médias et encore moins adopter leur cadrage, souhaite-t-il. Quant aux lecteurs, il espère qu'ils adopteront une attitude plus critique à l'égard des grands médias. Il appelle à ce que les récompenses reviennent toujours à ceux qui rapportent la vérité. La grande chance pour le journalisme alternatif réside dans le fait que "nous pouvons tout faire plus vite et moins cher", selon Tichy.
L'ancien rédacteur en chef de la Nassauische Neue Presse, Joachim Heidersdorf, a suggéré dans son exposé que le journalisme devait changer face à la "crise climatique" : Un "idéal de neutralité stupide" ne peut pas être maintenu dans une telle crise.
Le personnel doit être de plus en plus diversifié et l'opinion de plus en plus uniforme.
Selon lui, on peut certes encore tout dire en Allemagne, mais on est immédiatement stigmatisé si l'opinion ne correspond pas au récit officiel. C'est la raison pour laquelle il n'y a pratiquement pas de résistance de la part de la population, bien qu'entre 60 et 70 pour cent ne croient plus beaucoup de choses rapportées par les médias classiques. Heidersdorf a constaté que la qualité des contributions dans les médias ne cessait de se dégrader et que le personnel était de moins en moins nombreux. Il reste l'exigence que les professionnels des médias soient toujours plus diversifiés :
"Le personnel des médias est censé être de plus en plus diversifié en termes d'origines culturelles, sexuelles et autres - mais les opinions sont de plus en plus uniformes", s'est inquiété l'ancien rédacteur en chef.
Au cours des discussions qui ont suivi avec les participants de la conférence, le contexte des restrictions d'opinion dans les médias et au sein de la société ont également été abordés. La remarque de Tichy sur l'évolution vers un "socialisme dictatorial" a également suscité des objections de la part du public.
Propagande et manipulation de l'opinion en Allemagne : dérives socialistes ou capitalistes ?
Selon eux, ce ne sont pas tant les politiciens qui déterminent les réformes législatives correspondantes que les lobbyistes des grandes entreprises qui rédigent les projets de loi sur la crise climatique, les livraisons d'armes et les voitures électriques. Une participante a également rappelé le rôle prépondérant du Forum économique mondial et de l'Organisation mondiale de la santé dans le façonnage de l'opinion sur la politique du Corona. Ce sont des capitalistes comme Bill Gates qui ont donné de l'argent aux médias allemands pendant la pandémie de COVID-19. Dans ce sens, l'évolution pourrait également être diagnostiquée comme la conséquence d'un capitalisme qui a perdu le contrôle.
L'objectif doit être de rétablir l'économie sociale de marché.
Publié le 16 Mai 2023 par Felicitas Rabe sur RTDe
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