Dans la déclaration finale du sommet du G7, les pays du groupe ont défini leur attitude à l'égard de la Chine : d'une part, elle est le plus grand partenaire commercial, d'autre part, elle est un adversaire des pays industriels occidentaux, écrit le magazine allemand Der Spiegel. En conséquence, le groupe G7 a décidé d'agir "aussi ouvertement que nécessaire et aussi indépendamment que possible" dans ses relations avec Pékin.

Ce qui est dit sur les relations avec la Chine dans le communiqué final du sommet du G7 publié samedi matin peut être exprimé en une phrase : aussi ouvert que nécessaire, aussi indépendant que possible, selon Der Spiegel. Pour le G7, la Chine est à la fois un adversaire et un partenaire, sur le plan économique et sécuritaire.

La pandémie de coronavirus a montré à tous les membres du G7 combien il peut être important de garantir certains biens et services nécessaires au maintien des infrastructures critiques elles-mêmes. Dans le même temps, les liens commerciaux étroits avec la Chine garantissent d'innombrables emplois et contribuent à la prospérité des pays du G7, à des degrés divers selon les pays.

Le fait que la Chine, autrefois pays à bas salaires, soit devenue la courroie de transmission du commerce mondial et qu'elle devance aujourd'hui le reste du monde dans de nombreux domaines technologiques remet à l'ordre du jour un vieux sujet : comment empêcher la poursuite de l'innovation technologique vers la Chine ?

En matière de politique de sécurité, les États-Unis et la Chine, en particulier, sont de plus en plus en concurrence directe, note Der Spiegel. En particulier, le conflit qui couve sur le statut de Taïwan, dont les États-Unis défendent l'indépendance mais que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire, devient de plus en plus tendu. Dans la mer de Chine méridionale, que les experts en sécurité considèrent depuis de nombreuses années comme une région particulièrement litigieuse, les États-Unis et la Chine sont de plus en plus engagés dans une compétition militaire directe. Dans le même temps, des efforts sont faits pour ne pas perdre la Chine en tant que médiateur dans les relations avec la Russie.

La déclaration finale du sommet reflète ces intérêts contradictoires. Néanmoins, le document montre clairement les points sur lesquels les deux parties souhaitent adopter une position commune à l'égard de la Chine. Il décrit des mesures visant à isoler la Chine, mais lui fait également des propositions : en particulier, les pays du G7 proposent à la Chine une "relation constructive et stable", mais en tenant compte de leurs propres intérêts nationaux : "Il est nécessaire, compte tenu du rôle de la Chine dans la communauté internationale et de la taille de son économie, de travailler avec la Chine à la fois sur les défis mondiaux et sur les domaines d'intérêt commun".

Les pays réunis au sommet demandent à la Chine de collaborer avec le G7 pour faire face à des situations négatives ayant des répercussions mondiales. Ils mentionnent ici le changement climatique, la crise de la biodiversité, la conservation de la nature, la crise de la dette des pays pauvres, les politiques de santé et la stabilité du système économique.

Mais les pays du G7 annoncent également leur intention de devenir plus autonomes sur le plan économique : "Nous prendrons des mesures individuelles et collectives pour investir dans notre propre dynamisme économique. Nous réduirons la dépendance excessive de nos chaînes d'approvisionnement essentielles".

Le G7 indique clairement que, pour lui, le commerce avec la Chine est également soumis à certaines conditions : "Pour assurer une relation économique durable avec la Chine et renforcer le système commercial international, nous nous efforcerons de créer des conditions de concurrence équitables pour nos travailleurs et nos entreprises. Nous nous efforcerons de résoudre les problèmes créés par les politiques et les pratiques non commerciales de la Chine qui faussent l'économie mondiale".

La déclaration du G7 est claire quant à l'exode des innovations technologiques, en particulier lorsqu'elles peuvent être utilisées à des fins militaires : "Nous mettrons fin aux pratiques malveillantes telles que le transfert illégal de technologies ou le partage de données. Nous renforcerons notre résistance aux contraintes économiques. Nous reconnaissons également la nécessité de protéger certaines technologies avancées qui pourraient être utilisées pour menacer notre sécurité nationale sans restreindre indûment le commerce et l'investissement."

La déclaration mentionne notamment la possibilité d'examiner de plus près nos propres investissements étrangers. Cela pourrait constituer un complément important aux outils existants de contrôle ciblé des exportations et des investissements à l'étranger, selon le document.

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, a déclaré à Hiroshima que les États-Unis travaillaient depuis un certain temps à l'élaboration d'un cadre juridique pour le contrôle préalable des investissements étrangers. Se référant à la déclaration du G7, il a précisé que chaque pays devrait décider lui-même de la manière de traiter cette question.

Selon Der Spiegel, la déclaration contient également des termes clairs sur la politique de sécurité. On y lit notamment : "Nous restons gravement préoccupés par la situation dans les mers de Chine orientale et méridionale. Nous nous opposons fermement à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo par la force ou la coercition... Les revendications maritimes expansives de la Chine en mer de Chine méridionale ne reposent sur aucune base juridique et nous nous opposons à la militarisation de la région par la Chine".

La déclaration précise le statu quo concernant Taïwan : "Les positions fondamentales des membres du G7 sur Taïwan, y compris la politique déclarée d'une seule Chine, n'ont pas changé. Nous appelons à une solution pacifique des problèmes dans le détroit de Taiwan. La paix et la stabilité y sont "nécessaires à la sécurité et à la prospérité de la communauté internationale".

En ce qui concerne la Russie, la déclaration du G7 appelle la Chine à contribuer à une résolution pacifique du conflit en Ukraine. La Chine devrait appeler la Russie à "mettre fin à l'agression militaire et à retirer ses troupes d'Ukraine immédiatement, complètement et inconditionnellement". "Nous appelons la Chine à soutenir une paix globale, juste et durable fondée sur l'intégrité territoriale et les principes et objectifs de la Charte des Nations unies, y compris par un dialogue direct avec l'Ukraine", déclare le G7.

Le sommet d'Hiroshima se poursuit officiellement jusqu'à dimanche. Selon le magazine allemand Der Spiegel, le président ukrainien Zelenski s'est envolé samedi matin pour une réunion en tête-à-tête avec les participants au sommet.

Publié le 21 Mai 2023 sur RT Russie 

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https://russian.rt.com/inotv/2023-05-21/Der-Spiegel-odnovremenno-partnyor-i

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