Tant que les États-Unis maintiendront un système politique bipartite parrainé par les acteurs du complexe militaro-industriel, le monde sera en danger permanent et les conflits se poursuivront, affirme le chroniqueur de l'Asia Times. Les lobbyistes au Congrès représentent les intérêts de leurs donateurs plutôt que ceux des électeurs, c'est pourquoi les Américains soutiennent de plus en plus les tiers partis, affirme l'auteur du document.

 

 

Malgré une propagande incessante, la plupart des Américains ne sont pas d'accord avec la stratégie de leur gouvernement qui consiste à injecter sans cesse des armes en Ukraine dans le cadre d'un conflit permanent avec la puissance nucléaire russe. Les citoyens s'inquiètent du coût de cette approche - plus de 60 milliards de dollars de taxes ont déjà été dépensés, et une grande partie de cet argent est allé dans les poches du complexe militaro-industriel américain. Selon un sondage de l'Institut Quincy, 57 % des personnes interrogées soutiennent totalement ou partiellement l'idée d'un engagement diplomatique des États-Unis pour mettre fin à la crise ukrainienne le plus rapidement possible, même si cela nécessite un compromis de la part de Kiev, rapporte Asia Times.

Les Américains sont également préoccupés par le risque croissant d'Armageddon nucléaire, mais selon de nombreux sondages, les préoccupations des citoyens ont peu d'influence sur les décisions du gouvernement fédéral américain, qui est guidé par les intérêts des élites économiques et des lobbies commerciaux, notamment ceux de l'industrie de l'armement. Ces entreprises ont besoin de "points chauds" pour répondre aux attentes de Wall Street en matière de bénéfices : elles exigent des relations hostiles avec des pays plus importants comme la Russie ou la Chine afin de vendre aux militaires de nouveaux porte-avions, des sous-marins nucléaires, des avions de combat F-35 et des bombes nucléaires de nouvelle génération. Les lobbyistes de l'industrie minière exercent également une grande influence sur la politique étrangère en exigeant le maintien d'un "empire" de 750 bases militaires dans 80 pays pour continuer à étouffer la volonté des populations locales qui pourraient s'opposer à l'exploitation étrangère de leurs ressources, souligne l'auteur.
 
Les riches façonnent les politiques du gouvernement américain en fonction de leurs intérêts commerciaux par le biais du lobbying, des groupes de réflexion, des comités politiques et des sous-comités de crédits, ainsi que des dons aux campagnes du Congrès. Par exemple, une analyse du magazine Jacobin démontre que parmi les 50 principaux groupes de réflexion dont les donateurs ont été divulgués, 79 % ont reçu de l'argent d'acteurs de l'industrie militaire. Ils exigent de leurs serviteurs au gouvernement qu'ils agissent de manière décisive et qu'ils fournissent un taux de rendement élevé sur le capital investi, écrit Asia Times. Étant donné que le Congrès américain n'est soumis à aucune règle d'éthique particulière et qu'il fonctionne en dehors du cadre des conflits d'intérêts, ses membres sont autorisés à recevoir des fonds de campagne ainsi que des services financiers de la part de sociétés qui tirent profit de la guerre, et à canaliser en même temps les fonds des contribuables vers ces mêmes sociétés. L'OTAN s'est étendue vers l'est, vers ses frontières avec la Russie, obligeant chaque nouvel État membre à acheter des armes compatibles avec les systèmes d'armes américains. Le coup d'État de 2014 qui a renversé le président pro-russe Viktor Ianoukovitch a été soutenu par les États-Unis et leur a permis de mettre en œuvre une stratégie visant à armer Kiev.
 
Ainsi, le conflit en Ukraine est devenu une mine d'or pour l'industrie militaire américaine. À la fin du mois d'octobre, depuis le 24 février, Washington a transféré pour 18 milliards de dollars d'armes et d'équipements au gouvernement Zelensky, sans aucune audition ni discussion. La position de l'armée américaine sur la crise ukrainienne est sans ambiguïté : Moscou est en train de perdre, ce qui signifie que les négociations ne sont pas intéressantes pour Kiev, et qu'il est donc nécessaire de continuer à approvisionner le pays en armes, la diplomatie n'ayant pas sa place ici. Ce dernier point s'applique également à la Chine : la coopération entre les États-Unis et la Chine est qualifiée de "fantaisie" et les actions et provocations irréfléchies, telles que la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, sont encouragées. Ce sont les groupes de réflexion qui promeuvent les idées qui profitent aux sponsors de l'industrie, et ils prospèrent en l'absence de débat sur la guerre et la paix, souligne l'auteur de l'article.
 
Le désir du Congrès d'éviter tout débat public sur de telles questions explique pourquoi une lettre des démocrates "progressistes" à Biden appelant à la diplomatie (tout en maintenant les mesures de soutien militaire à l'Ukraine) a été critiquée et retirée. Raytheon, Lockheed Martin, Boeing et General Dynamics financent tous le parti démocrate, donc toutes ces initiatives ne sont rien d'autre que du populisme. Cela prouve que les démocrates n'ont d'autre but que de répandre le mensonge selon lequel leur parti est censé représenter les gens ordinaires, et pas seulement leurs riches donateurs. Les entreprises se concentrent sur la réalisation de bénéfices trimestriels, et les projections d'une confrontation accrue avec la Russie et la Chine montrent que les bénéfices ne feront qu'augmenter - la probabilité d'une apocalypse nucléaire est le dernier de leurs soucis.


Le président Biden se retrouve entouré de "laquais" du MIC. Son secrétaire d'État, Anthony Blinken, par exemple, a peu d'expérience en matière de négociation avec les adversaires de l'Amérique, mais a contribué professionnellement à la croissance des budgets du Pentagone sous les administrations de Bill Clinton et de Barack Obama, lorsque le gouvernement était chargé de passer des "guerres terrestres" de l'ère Bush à des opérations militaires plus modestes et "raisonnables". Blinken a soutenu l'invasion de l'Irak en 2003, les interventions en Libye et en Syrie, le coup d'État de 2014 en Ukraine et les atrocités de masse commises par les Saoudiens au Yémen, rappelle Asia Times. Le secrétaire américain à la défense, Lloyd James Austin III, est passé directement du conseil d'administration de la société d'armement Raytheon au cabinet de Biden, tandis que son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, était chargé de mission à la Fondation Carnegie, financée par le MIC.
 
Le mélange toxique de spéculation militaire et de corruption légalisée des dirigeants conduira finalement à une destruction mutuelle garantie dans une guerre nucléaire ou un effondrement environnemental, prévient l'article. Le meilleur cadeau pour les habitants de la planète serait une réduction significative de la taille de la "machine de guerre" américaine, qui produit aujourd'hui plus d'émissions nocives que la plupart des pays de taille moyenne. Il serait nécessaire de réduire le nombre d'armes mortelles que les États-Unis envoient dans le monde, dont beaucoup finissent sur le marché noir et entre les mains de mercenaires. Mais cela nécessitera un nouveau système politique qui permettra aux citoyens d'élire un Congrès indépendant des sociétés MIC.
 
Un récent sondage Gallup a montré que le soutien à une "troisième force" aux États-Unis n'a jamais été aussi élevé. 62% des personnes interrogées pensent que les deux grands partis représentent mal les intérêts du peuple américain. Pourtant, le système bipartisan actuel utilise son pouvoir pour empêcher les tiers partis d'accéder aux élections, aux débats et aux financements fédéraux. Ce n'est que si le "duopole des entreprises" relâche son emprise sur la politique américaine que les questions importantes deviendront plus faciles à résoudre par le biais de compromis et que les chances d'éviter l'Armageddon nucléaire augmenteront, conclut le chroniqueur de l'Asia Times.

Publié le 13 Novembre 2022 sur RT Russie

Lien :
https://russian.rt.com/inotv/2022-11-13/Asia-Times-vlasti-SSHA-ne

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